Le Modèle d’adéquation formation-emploi de la formation professionnelle et technique est produit par la Direction de l’adéquation formation-emploi (DAFE). Cette direction a pour mandat d’alimenter en données et en analyses sur les besoins du marché du travail la Direction des programmes de formation technique, la Direction de la planification de l’offre et de la formation continue ainsi que la Direction de la formation professionnelle.
À partir du Modèle d’adéquation formation-emploi, 262 programmes d’études de la formation professionnelle et technique ont été analysés. De ce nombre on compte 150 programmes de formation professionnelle, soit 128 menant au Diplôme d’études professionnelles (DEP) et 22 menant à l’Attestation d’études professionnelles (ASP), et 112 programmes de formation technique menant à l’obtention d’un diplôme d’études collégiales (DEC).
1.
Le Modèle d’adéquation formation-emploi
Ce Modèle permet de déterminer le volume nécessaire de formation professionnelle et technique afin de répondre aux besoins en main-d’œuvre du Québec. Il s’agit avant tout d’un modèle quantitatif. Il permet essentiellement d’établir l’ordre de grandeur de l’offre de formation pour chacun des programmes d’études de la formation professionnelle et technique.
La première opération à effectuer dans l’exercice d’adéquation formation-emploi consiste à rattacher chaque programme d’études aux professions qui y correspondent. Ensuite, en tenant compte de la distribution des emplois par profession et des prévisions de croissance de l’emploi et de remplacement de la main-d’œuvre, le Modèle détermine les besoins en main-d’œuvre associés à chacun des programmes d’études. Ces besoins, traduits sur une base annuelle, sont ensuite majorés en fonction du taux moyen d’obtention du diplôme de chaque programme d’études et du nombre d’élèves qui poursuivent leurs études une fois leur diplôme obtenu. Le résultat de cette opération fournit l’effectif débutant visé pour chaque programme d’études. Les effectifs débutants visés sont finalement mis en relation avec les effectifs débutants réels en vue d’en arriver à poser un diagnostic indiquant si le programme d’études est en situation d’équilibre ou non.
Le calcul s’opère en deux étapes :
Pour l’ensemble des professions correspondant au programme d’études, il faut d’abord calculer le nombre d’emplois à pourvoir :
Nombre d’emplois à pourvoir par programme d'études=
[Emploi total par profession touchée X Proportion de la profession visée par le programme d'études X
Taux annuel d’accroissement et de remplacement dans la profession]
Par la suite, la somme des résultats obtenus pour chaque programme d’études est multipliée par le facteur de poursuite des études. Le produit est ensuite divisé par le taux d’obtention du diplôme :
Nombre d'emplois à pourvoir par programme d'études X Facteur de poursuite des études
Taux d'obtention du diplôme
Les deux premiers éléments de la formule permettent de calculer l’emploi total touché par le programme d’études. En effet, chaque programme d’études vise à former les élèves à l’exercice d’un métier ou d’une profession, parfois même de plusieurs. La première étape de l’opération d’adéquation formation-emploi consiste donc à déterminer les professions correspondant à chaque programme d’études de même que la proportion de chacune touchée par le programme d’études.
Emploi-Québec procède régulièrement à un exercice de prévision des besoins en main-d’œuvre pour l’ensemble des professions au Québec. Ces prévisions s’effectuent à deux niveaux. Tout d’abord, on évalue l’évolution de l’emploi par profession, puis on pose un diagnostic en matière de perspectives d’emploi pour chaque profession au Québec et dans ses régions. Ces données sont ensuite utilisées par le Modèle d’adéquation formation-emploi. Pour chaque profession, on a recours au taux annuel de variation de l’emploi dû à la croissance (ou à la diminution) de l’emploi et aux besoins de remplacement consécutifs aux retraites, aux maladies et aux décès, qui sont mis en relation avec l’emploi total touché par les différents programmes d’études de la formation professionnelle et technique. Ces prévisions portent sur la période 2014-2018.
Les deux prochains éléments du Modèle permettent une hausse des effectifs visés en fonction des comportements des élèves. En effet, comme l’ensemble des élèves inscrits à un programme de formation donné ne terminent pas tous avec succès leur formation et comme d’autres, une fois leur formation achevée, poursuivent leurs études et, donc, n’intègrent pas le marché du travail, il faut hausser les objectifs d’inscription afin que le nombre de personnes qui entrent sur le marché du travail corresponde aux besoins.
Le facteur de poursuite des études est un taux estimé à partir des données de l’enquête de la Relance. Il fait état de la proportion d’élèves diplômés qui poursuivent leurs études une fois leur diplôme obtenu, et qui ne sont donc pas disponibles immédiatement pour le marché du travail.
Pour la formation professionnelle, ce taux a été établi en fonction de l’observation historique de l’obtention du diplôme chez les inscrits de chaque programme d’études sur une période de trois ans en formation professionnelle et de cinq ans en formation technique.
2.
Le diagnostic posé par le Modèle d’adéquation formation-emploi
Le Modèle d’adéquation formation-emploi nous permet d’obtenir les effectifs débutants visés pour chaque programme d’études. Les effectifs débutants visés sont comparés aux débutantes et aux débutants ayant fréquenté chacun des programmes d’études au cours de la dernière année scolaire complétée pour laquelle des données sur la fréquentation scolaire sont disponibles. Le Modèle utilisé, qui adopte une approche très large, considère qu’un programme d’études est en équilibre lorsqu’il n’y a pas lieu de procéder à une hausse ou à une baisse importante de la capacité d’accueil du réseau, puisque le nombre de débutants visés et le nombre débutant correspondent grosso modo.
Par contre, afin qu’un programme d’études obtienne le statut de programme d’études en déficit, il faut que le Modèle prévoie une augmentation des effectifs du tiers et que cette hausse représente un minimum de 50 individus. Un programme d’études obtiendra aussi un diagnostic de déficit s’il faut augmenter les effectifs de 500 individus, peu importe la proportion des effectifs réels que cela représente.
À l’inverse, s’il faut diminuer les inscriptions d’un programme d’études du tiers et que cette baisse représente plus de 50 individus, le programme d’études se retrouvera en situation de surplus. Le diagnostic sera également d’un surplus s’il faut baisser les inscriptions de 500 individus, peu importe la proportion des effectifs réels que cela représente.
Les programmes d’études qui n’avaient aucun effectif débutant en 2014-2015 se voient attribuer le diagnostic à préciser.
Il est essentiel de garder à l’esprit que les résultats du Modèle doivent demeurer indicatifs. Le fait que la démarche utilisée soit basée sur des prévisions d’évolution d’emploi impose une certaine prudence dans l’interprétation des résultats. De même, les limites propres aux modèles prévisionnels font que les changements rapides et imprévus, tels ceux qui surviennent régulièrement sur le marché du travail, demeurent souvent sous-évalués. Enfin, le recours à des données datant déjà de quelques mois pour les effectifs scolaires amène, encore là, un biais avec lequel on doit composer puisque, dans le cas de certains programmes d’études, la situation a pu évoluer de façon plus ou moins marquée.
3. Exemple d’une fiche
Dans le document qui suit, à chaque programme d’études correspond une fiche. L’exemple ci-dessous permet de connaître la définition de chaque élément de la fiche. Les chiffres entre parenthèses se rattachent aux explications données à la section suivante.